Rencontre avec Kilian.

La pluie battait son plein, les arbres étaient étroitement secoués par les bourrasques du vent glacial, c’était vraiment un temps de chien, un temps pourri que personne n’aimerait affronter. Les rues étaient désertes, on n’entendait pas un chat, seulement le crépitement de la pluie incessante et brutale. Pourtant une personne était présente dans ces rues dépeuplées, un jeune homme caché sous une capuche qui ne montrait que le bas de son visage, qu’une moue neutre, rattaché à une cape marron, refermé sur son corps qui cachait ses vêtements. Cet homme avait la tête baissé pour ne pas se prendre la pluie dans la tronche plus qu’il ne se la prenait déjà, et maugréant un juron, il continua à avancer le plus vite possible. Il apercevait déjà l’auberge, d’où sa petite sœur était pensionnaire annuelle. Tandis que lui, temporairement, de temps en temps juste pour payer la pension, sinon il était toujours à la recherche d’argent, à la moindre occasion il s’emparait de la plus grosse somme d’argent qu’il pouvait s’attribué. Bien sûr ce jeune homme au caractère bougon, égoïste et cupide n’était autre que Kilian Lilwenn. Assez célèbre dans les comtés d’Arcansa, célèbre pour faire peur un peu à la population, connu pour son caractère dur et sans sentiment. Kilian soupira pour la 10ème fois de la journée, il était lassé de faire des déplacements inutiles sous cette pluie battante et exaspérante. L’auberge approchait à grand pas, il accéléra le pas, pressé de rentrer et de se reposer. Quoi ? Sa sœur ? Il n’était pas très démonstratif en sentiment envers elle, envers tout le monde d’ailleurs, tant qu’il sentait qu’elle était en bonne santé, et qu’elle avait l’air bien dans sa peau, tant mieux, il n’insistait pas plus, surtout que sa petite sœur était particulièrement collante et que cela l’irrité spécialement. À présent il était posté devant la porte, avec toutes ces réflexions, il hésitait maintenant entre entrer ou partir en courant le plus loin possible d’ici. Le gérant allait encore l’exaspérer, sa sœur le coller. Non… Mais après tout, c’était un peu sa famille. Sa sœur réellement sa famille mais le gérant était son tuteur, il s’était occupé de lui pendant toutes ces années… Néanmoins il se proclamait père alors qu’il n’était pas, jamais. Il leva la main vers la poignée, la levant lentement, des souvenirs le traversaient pendant que le vent passait dans son dos le faisant grelotter. C’était son seul foyer, qui dégageait déjà une aura chaleureuse, était-il le bienvenue à chaque fois ? Le sourire du gérant et de sa sœur qui lui sautait au cou ne trompait pas pourtant. Après tout c’était son foyer, oui le sien. Serrant durement la poignée comme pour montrer sa détermination, il la tourna d’un geste sec, l’ouvrant brutalement, montrant son éternel dur caractère. L’auberge était assez triste par ce temps pourri, personne ne voulait venir, personne ne sortait pour demander service au gérant, c’était son dernier boulot de la journée et il avait le flemme de repartir de toute manière, au moins ce point là était réglé. Il était complètement trempé, il se regarda amèrement, ses vêtement le collaient atrocement et c’était très désagréable pour le jeune homme, et cela voulait dire qu’il se retrouverait rapidement en sous-vêtements, heureusement, leur habitat, au gérant, Nillyr et Kilian, était séparé de celui des clients. Que diraient-ils en voyant un jeune homme vêtu que d’un boxer ? Ils fuiraient tous, et Kilian serait obligé de travailler deux fois plus… Leurs habitat était lui même une mini auberge, il y avait des tas de chambres, servant parfois pour des invités spéciaux. Enfin, il marcha sur le parquet grinçant, qui le fit tressaillir au premier pas, c’était pas discret du tout ça. Il se demandait si sa sœur l’attendait déjà au prochain tournant, soupirant il finit par se lancer. Avançant avec assurance, il parvint jusque sa chambre sans rencontres désagréables. Il se déshabilla tranquillement, étant seul dans la pièce il n’avait aucune gêne, il resta finalement en boxer, et se décida en prenant une couverture autour de lui, car il faisait assez froid, de partir à la recherche des autres. Descendant prudemment les escaliers en bois, il arriva finalement au petit salon de l’habitat partagé. Nillyr jouait avec ses poupées par terre, tandis que le gérant était confortablement installé sur la canapé, fumant sa clope. La fenêtre ouverte fit froncer les sourcils de Kilian, grognant, il la ferma rapidement, se retournant assez rapidement, qui eut l’effet de faire voler sa tresse verte, il gronda son tuteur :

« Mais t’es complètement fracassé de la tête, put*n, tu pouvais pas la fermer cette fenêtre ? il fait un froid de canard, crétin. »

L’homme le désespéré vraiment. Nillyr releva la tête, puis accouru auprès de son frère chéri, et le serra fort, trop fort dans les bras, ils étaient étroitement serré, et Kilian la repoussa d’un geste réprobateur, il n’aimait pas du tout ce genre de marque d’affection, surtout avec une petite gamine de moins de 10 ans. Kilian finit par rejoindre Elwe, sur le canapé, étant assis côte à côte, les hommes ne dédaignèrent même pas à se regarder. Cet homme se servait de lui, et lui faisait du chantage pour s’enrichir et se prénommait père ? Fallait pas déconner non plus, Kilian était une fois de plus en colère. Nini reprit son petit jeu de dînette avec ses poupées, le feu crépitant dans la cheminée était le seul bruitage de la pièce, un silence lourd s’était installé entre les deux hommes. Soudainement Kilian entendit un bruit, curieux, il se dirigea vers la source de ce vacarme. Ouvrant la porte du salon qui donnait dans un couloir, il arriva seul sur les lieux. Une personne étant présente, apparemment, en ouvrant la porte de l’entrée, il l’avait surprise. Il y avait des bagages non loin d’elle.

La petite naine entrouvrit les yeux, sa tête lui faisait affreusement mal et ses membres étaient engourdient... Elle vit un grand espace gris, presque noir. Qu'est-ce que c'était que ça ? Elle se redressa douloureusement et cligna des yeux^pour y chasser l'épaisse brume qui y règnait. D'imposantes formes effrayante et agressives étaient autour d'elle, dures et immenses... Elle leva la tête et aperçut le ciel, il était presque noir... Se mettant debout, elle reconnu avec difficulté les arbres autour d'elle. Elle... Qui était-elle d'ailleurs ? Un petit sac à dos était posé à ses pieds ainsi qu'une lettre où était inscrit en gros et manuscrit "Pour Heta". Mais la petite naine fut incapable de lire le manuscrit, elle n'y arrivait pas. Elle eut beau tourner le papier dans tous les sens, elle ne voyait que de petits dessins insignifiants. Soudain, la demoiselle se posa une ribambelle de questions : Qui était-elle ? Quel était son nom ? Que faisait-elle ici ? Où était-elle ? Mais toutes ses questions pourtant si simples au premier abord ne trouvèrent aucune réponse... Effrayée, la jeune fille prit le petit sac et la lettre et partie en courant, courant droit devant elle aussi vite qu'elle le pût. Pour aller où ? Aucune idée. La pluie commença à tomber et l'orage à gronder, illuminant le ciel sombre de magnifiques éclairs. Mais celà ne fit qu'apeurer d'avantage la demoiselle qui se mit à pleurer, pleurer sans y prendre garde. Elle aperçut alors les lueurs d'une ville. Se précipitant dans cette direction, elle arriva rapidement à destination. Dégoulinante, elle continua à courir, traversant les rues, effrayée. Les passants couraient eux aussi pour se mettre à l'abris et ne lui prettaient pas attention. En revanche, une couleur étrange attira sa propre attention. Un vert intense et inhabituel. Inhabituel... De toute façon qu'est-cce qui lui paraissait habituel à l'instant ? Rien... Absolument rien...

Heta suivit cette couleur étrange qui était en fait la chevelure détrempée d'un jeune homme. En larme, trempée et complètement perdue, la petite naine le vit entrer dans une maison. Avait-elle le droit d'entrer elle aussi ? Elle regarda un instant la maison, restant au milieu de la rue, son sac à la main et la lettre d'une autre, de grosses larmes dégoulinants sur ses petites joues. Elle fit un pas en direction de la porte et hésita à nouveau, mais elle avança finallement et se retrouva devant la porte en bois. Le jeune homme avait pris la partie métallique qui dépassait de la grande planche en bois avant d'entrer... C'était surement ainsi qu'on faisait pour entrer... Tremblante, elle approcha sa petite main frêle de ce qui était en réalité la poignée de la porte et la posa deçu. Mais rien ne se produit... Qu'avait fait l'inconnu ensuite ? Méfiante, elle reproduit les geste du jeune homme et finit par réussir à ouvrir la porte après un certain temps...

Elle était à présent sur le seuil, dégoulinante de la tête au pied, de grosses larmes ne cessant de rouler sur ses joues. La lumière l'éblouie un instant et elle fit un pas en arrière, effrayée. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, le même jeune homme aux cheveux verts se tenait devant elle. Elle le regarda d'un regard craintif, silencieuse et larmoyante et fit un second pas en arrière...

Kilian était un peu surpris de voir une petite tête, qui chialait sans trop qu’il sache pourquoi. Oui, pourquoi au juste ? En tout cas cette vision le dégoûtait pleinement. Pourquoi cette petite fille était-elle perdue, surtout qu’elle avait eu la malchance de choisir cette foutu auberge… non mais il y’a 40 hôtel ici, et il fallait qu’elle foute son cul ici ? Quelle ignorante… C’était si niais, ses petites larmes là, comme s’il allait se laisser avoir, manquerais plus que Nini, la trouve et ce serait trop tard. Trop tard pour qu’elle puisse partir d’ici, cette pauvre petite chose allait être le sujet d’expérience ultra bizarre, qu’il n’oserait jamais nommer ici. Non mais, là fois où Kilian se douchait tranquillement, car oui, il n’avait rien demandé ! paisiblement, récupérant doucement ses forces, et soudain il sent quelque chose le toucher les fesses. D’abord surpris, l’embarras l’avait possédé une seconde, puis la colère… rouge de colère il s’était retourné, nu, pour s’apercevoir que c’était que sa petit sœur de 9 ans ? Une petite fille innocente qui avait tout vu ce jour là, mais elle n’avait pas l’air si traumatisé que ça, en fait c’était lui le plus choqué. Surtout quand elle l’avait enlacé tendrement, là il avait été ultra gêné, il avait à peine pu la rejeter. Mais au bout d’un moment, si gêné, il le fit, la poussant violemment dehors, et beuglant des injures. Cette petite fille était vraiment sans gêne, ce salop de gérant ne lui avait-il dont jamais appris les bonnes manières ? non et il fallait qu’elle rit cette petite peste, comme si c’était pas assez blessant de se faire voir pour la première fois nu par une gamine de 9 ans, et par sa sœur en plus ? Kilian était assez mûr à cette époque, et avait réservé son corps, enfin c’était normal quoi ? C’est intime merde ! Il avait même faillit se taper la tête contre le mur pour pas massacrer sa propre sœur… Cette gamine lui en aura fait voir de toute les couleurs, mais en même temps, il se sentirait seul sans elle, il n’aurait plus vraiment de but… MAIS ça n’empêchait pas toutes les conneries qu’elle lui avait fait voir. Non mais il ne comprenait pas, à chaque fois qu’il rentrait dans sa chambre, c’était quasiment toute nue qu’il la trouvait, elle croyait que cela lui faisait de l’effet, au contraire, oh que non ! Et elle se précipitait de ses petits pas vers lui, le serrant encore, même l’étouffant, le tuant presque… c’était à croire qu’elle regardait tous les jours des films X avec Elwe… il lui avait prêtait un livre : ‘Comment séduire un homme ?’ ou quoi ? cette gamine était bornée, et si l’autre là devant lui, qui avait reculé d’un pas ou deux, il savait plus trop, devant lui d’un air horriblement apeurée que s’en était écœurant, tombait entre les mains de sa sœur, qui s’est se qui pourrait se passer ? Connaissant le gérant, il croirait encore les trucs qu’il voudrait entendre, un loyer en plus, car cette conne était certainement perdue, en voyant son petit air naïf. En fait plus il réfléchissait, et plus cela le foutait en pétard, car il savait que si Elwe trouvait cette petite merdeuse, Kilian serait foutu. Un loyer en plus, allez, et pourquoi n’inviterait-elle pas tout ses amis du coin ? Allez c’est la fête, il bosse pour ça, pour payer des loyers ! Oh mais ne le regarde pas avec cet air là, ça marche pas avec lui, justement, tu vas plus l’énerver qu’autre chose. Trop tard.

« Qu’est-ce que tu m’veux ? Et arrête de chialer comme une … Une. ARRETE DE ME FIXER ! »

Il avait envie d’étriper la petite, de la foutre dehors, il regarda à droite et à gauche, personne, c’était le moment ou jamais… Le moment OU JAMAIIIIIS !!! Il avait de gros yeux, et l’orage éclata à ce moment, faisant de Kilian un horrible monstre avec la clarté des éclairs mélangée à la pénombre de la pièce. Il leva ses bras pour attraper la petite, il y était, ça y’est, oh oui, quel bonheur de la voir chialer pour de bon, sous la pluie battante. ET BIEN QU’ELLE AILLE AUTRE PART, ENMERDEUSE VA ! TOUJOURS AU BON MOMENT ET BIEN NON ! CASSE TOI ! Il avance d’un pas, toujours les bras levés pour la chopper en un coup, deux pas. Il entendit la porte. Non, pas maintenant ! L’autre enmerdeuse. NOOOOOOOOOOOOOOON TT... Il était partit trop longtemps et sa sœur, petite curieuse qu’elle était, avait finit par venir rejoindre son grand frère-chérinounet.

*Putain c’est pas vrai ! C’EST PAS VRAI MAIS JE VAIS LA…*

Il se retourna, sa petite sœur regardait déjà l’inconnue, Kilian se renfrogna dans son épais manteau. Nini avait les petites étoiles dans les yeux, elle venait de trouver la colocataire idéale. NOOOOOON ! \(TOT)/
Il fixa sa sœur, qui fit volte face et se précipita dans ses jambes pour le serrer pour essayer de lui péter les jambes certainement, vicieuse la petite. Déjà l’avoir vu nu ça lui suffisait pas, fallait en plus qu’elle fourre sa tête là, hein ? Bizarrement, elle le lâcha, et avec un air qui n’arrivait pas à cerner, peut être même un ton un peu sec qu’elle avait employé :

« C’est ta petite… Amie ? »

OH PUREE ! La gourdasse qu’elle était celle là… Lui ? Avec la p’tite là ? Il ne savait même pas son nom. Depuis le temps que Nini voyait son frère, ne savait-elle pas cerner ses sentiments ? Fallait croire que non. Quelle gourde, non mais, là c’était la cata’ quoi. Il arrêta son geste, reprenant un posture idéal, voire décontracté. Et détourna les yeux, les préjugés, non merci pour lui.

« N’importe quoi, j’connais même pas cette gamine, comment veux-tu que je sorte avec ? les gamine c’est pas mon genre, merci de t’en inquiéter… »

Kilian croisa les bras, et puis quoi encore ? En plus c’était une vraie planche à pain cette fille, elle était minuscule, beurk… Horrible, en plus en apparence, trop niaise, or il détestait les gens niais, il ne supportait pas ça. Il soupira, puis attendit que l’une des deux se décident à bouger leurs culs.

En fait cette personne était immense, elle était impressionante et semblait plutôt dangereuse. Il avait crié avant de s'avancer avec une drôle d'expression sur le visage, les bras levés. Il paraissait effrayant mais Heta ne bougeait pas, elle le regardait toujours, ou plutôt, elle regardait ses yeux rouges. Ces grands yeux au regard étrange... Cet individu était entièrement étrange en fait, tout comme cette pièce, ainsi que les rues derrières elle, les grandes étendues où elle avait couru avant d'arriver ici, absolument tout ce qu'elle voyait lui semblait étrange. Mais l'inconnu l'était encore plus bizarrement, elle aurait voulut voir de plus prêt ses pupilles écarlates, toucher ses cheveux vert, ses mains, son visage. Il était bizarre et elle voulait en savoir plus.
Les larmes avaient cessé de couler sur ses petites joues alors que l'autre s'approchait dangereusement. Elle voulait le voir de plus près, le toucher, alors pourquoi reculer puisqu'il avançait de plein grés ? Peut-être connaissait-il ses pensées ? Peut-être voulait-il l'aider ?
Mais une jeune fille entra dans la pièce alors qu'il n'était plus très loin. Elle devait faire à peu près la même taille qu'Heta mais son expression paraissait enfantine. La nouvelle venue la regarda et le jeune homme se retourna pour la regarder. Mais la fillette fonça vers le garçon et lui serra les jambes... Qu'est-ce qu'elle faisait ? Peut-être qu'Heta devait faire ça aussi ? Non... La fille semblait le connaitre, pas Heta. Elle dit alors :

« C’est ta petite… Amie ? »

Petite Amie ? Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est quoi ? Un objet ? NON ! C'était sûrement son nom ! Elle, petite naine perdue, s'appelait donc "Petite Amie" ? Ca sonnait bizzard à son oreille, comme si une petite vois lui disait que ce n'était pas ça, était-ce vraiment un nom ? C'était peut-être quelque chose pour qualifier un caractère physique ? Une façon de faire les choses ? Ou bien était-ce un événement ! Oui ! Quelque chose de très important ! Peut-être les deux jeunes gens allaient devoir partir tout de suite pour assister à cet événement ? Mais la fille avait dit ça comme si elle parlait d'elle... Et comme ça paraissait un peu bizarre pour être un prénom, qu'est-ce que c'était ? Peut-être qu'elle avait quelque chose sur elle d'anormal ? Elle regarda les objets dans ses mains, un bout de papier et un petit sac, c'était normal d'avoir ça dans les mains ?... Mais le garçon ne semblait pas du même avis que la petite fille.

« N’importe quoi, j’connais même pas cette gamine, comment veux-tu que je sorte avec ? les gamine c’est pas mon genre, merci de t’en inquiéter… »

Bon et bien "Petite Amie" n'était pas son nom... Ca devait plutôt qualifier une situation... A force de réfléchir, Heta avait complètement oublié qu'elle était seule et perdue, son attention était focalisée sur ces deux mots, "Petite Amie".
Elle lacha finalement, toujours en fixant l'immense garçon :

« C'est quoi, "Petite Amie" ? »

Sa voix ne montrait plus la moindre pointe de peur, elle ressemblait plutôt à celle d'une jeune adulte en pleine réflexion... Mais le regard des deux jeunes gens lui fit penser qu'elle avait dit une chose un peu... hors du commun peut-être ?...

Kilian tourna son regard vers la naine, perplexe cette fois. Qu’est-ce une petite amie hein ? Comment expliquer cela ? Lui même il ne savait pas trop, n’ayant aucune expérience dans le domaine. Il réfléchissait lui même ce qu’il pourrait répondre à cela, il se sentait désarmé pour la première fois de sa vie, elle était si innocente sa question que cela en était presque attendrissant, mais presque ! Kilian n’avait de pitié pour personne.. Il regarda et dévisagea la petite, effectivement très petite, même, sa taille était inférieure à celle de sa petite sœur, il porta sa main à son menton, elle avait néanmoins des plus long cheveux que Nillyr, coiffé en couettes. Il soupira, encore une gamine égarée ou orpheline, mais qu’est-ce qu’il en avait marre de tous ces gosses irresponsables ! Au même âge que cette petite certainement, il était en train de sauver sa sœur déjà ! Mais il supposait que tout le monde était différent et pathétique, quel dommage ! Il reprit peu à peu contenance, et se pencha vers la naine, plissant les yeux et répondit au tac :

« C’est un rang que t’attribue à quelqu’un que tu aimes et que tu veux garder pour toi. Maintenant tires-toi. »

Il se redressa, il aurait au moins apprit à cette gamine comment se tenir face à un être supérieur qu’est à un homme face à une femme. Il fronça les sourcils, quelque chose se frottait contre ses fesses, il tourna le regard, las. C’était Nini qui déballait un flot de paroles incompréhensibles. Il prit la tête de sa sœur, de un pour qu’elle arrête cette humiliation, et de deux pour qu’elle s’explique clairement, il la leva en face de lui, elle papillonna des yeux pour essayer d’attendrir Kilian, hors cela le dégoûtait au plus haut point.

« Dis, dis, on peut la garder ????!!!! »

Kilian arqua un sourcil et reporta son regard vers la naine, puis vers sa sœur, il désigna la jeune fille du pouce, parlant justement de cette gamine :

« C’est pas un animal Nillyr, elle va repartir rejoindre ses parents là et nous lâcher les baskets. »

Il lâcha prise, et Nini s’écrasa comme une crêpe au sol, Kilian regarda une dernière fois vers la naine, puis partit à l’étage, dans sa chambre, suivit de près par Nini. Mais il avait prononcé un faible :

« T’es pas la bienvenue ici, retourne chez toi. »

Kilian se demandait néanmoins que faisait cette gamine ici, & surtout pourquoi avoir choisit cette auberge ? Si le gérant voyait cette pauvre chose, il essayait de s’enrichir un peu plus, si elle n’avait pas d’argent, elle serait forcer de travailler. Elwe savait se faire très convainquant quand la situation était pour son petit profit. Le jeune homme s’assit finalement discrètement sur l’une des marches, elle avait l’air drôlement seule en fait cette fille. Et la question qu’elle avait posé, montré bien son ignorance de ce monde, & n’importe qui pourrait abuser d’elle. Kilian fronça une fois de plus les sourcils, il réfléchissait à vitesse grand V, il décida finalement après 2 bonnes minutes de réflexions de retourner sur ses pas, et d’observer la naine qui était toujours là. Il passa discrètement sa tête et la regarda sans un mot. Il entendit les pas de sa petite sœur, et agita la main pour qu’elle s’en aille, comme on éloigne de la poussière ou une bestiole. La petite baissa la tête et retourna dans sa chambre, seule.

*Qu’est-ce qu’elle fait ?! *

[Grosse flemmarde que je suis... post tout petit désolé >>]

Le garçon était bizarre, sauf si c'était elle qui avait dit quelque chose de bizarre ?... Il mit sa main sur son menton, geste qu'Heta ne compris pas, ça servait à quoi ? A mieux comprendre les choses ? Elle devrait peut-être essayer alors... Il lâcha un long souffle avant de se pencher vers elle avec un air un peu effrayant sûrement du à ses yeux qui avaient prit une forme étrange...

« C’est un rang que t’attribue à quelqu’un que tu aimes et que tu veux garder pour toi. Maintenant tire-toi. »

Quelqu'un que tu veux garder pour toi ? Ca devait vraiment être pénible d'être un petit ami... Appartenir à quelqu'un était obligatoire ? Parce que si on avait le choix, Heta ne voulait pas être accrochée toute sa vie avec quelqu'un ! Mais la fille avait dit qu'elle était la petite amie du garçon, ça voulait dire qu'il voulait la garder pour lui tout seul ? Mais Heta ne le connaissait pas, elle ne savait même pas comment il s'appelait ni comment elle-même s'appelait d'ailleurs... Elle regarda un instant la lettre trempée qu’elle tenait dans la main, peut-être que ça disait quelque chose sur elle ? Son nom ? D’où elle venait ? Ce qu’elle faisait ici ? Toutes les réponses à ses questions... Et puis ce sac qu’elle avait là, il y avait peut-être quelque chose dedans ? Mais elle n’eut pas le temps de regarder que la fille demanda à celui aux cheveux verts :

« Dis, dis, on peut la garder ????!!!! »

Elle parlait de qui ? D'elle ? Apparement... Et puis elle se tenait dans des positions étranges, se tortillant auprès du garçon. Heta faillit exploser de rire mais se retint, pensant que ça n'était pas très poli.

« C’est pas un animal Nillyr, elle va repartir rejoindre ses parents là et nous lâcher les baskets. »

Parents... Ce mot fut comme un éclair foudroyant la petite naine... Ses yeux devinrent alors légèrement vitreux...

Flash-back

Heta avait mal, mal à la joue, une brûlure insuportable la tiraillait. En face d'elle se trouvait un homme grand et fort. Du moins grand pour Heta, grand en taille nain dirons-nous. Il avait un poing serré et la regardait avec fureur. Elle avait porté la main à sa joue et un petit filet de sang avait taché ses doigts. L'homme s'avança un peu plus d'elle et leva la main. La petite rousse, terrorisée, partit en courant, trébuchant tout les trois pas, pleurant à chaudes larmes. Non ! Elle ne voulait pas avoir mal à nouveau ! Elle courait, entendant les pas de l'homme derrière elle se rapprocher dangereusement. Il l'attrapa d'une main, la décolla du sol et hurla :

- Tu n'es plus ma fille tu m'entends ! Je ne veux plus te voir ! Disparais !

Son père, car c'était bel et bien lui, la jeta violement au sol et tourna les talons, rejoignant une femme ressemblant étrangement à Heta...

Fin du Flash-Back

La petite naine eu un sursaut, elle fit un bon en arrière sans même s'en rendre compte et regardait la pièce les yeux grands ouverts, affolée.
La petite pièce, le garçon aux cheveux verts était à moitié caché derrière le mur, la fille rigolote n'était plus là, elle reconnut peu à peu le lieu, se rassurant elle-même. Combien de temps était-elle restée dans ses pensées ? Longtemps ? Peu de temps ? Aucune idée, mais dans tous les cas, il la regardait bizzarement...
Elle déclara alors :

- Je n'ai pas de parents... Enfin... Je n'en ai plus... Je crois...

Plus le temps passait et plus Kilian se demandait ce que faisait cette naine. Ses propos l’avait peut être vexée ? Si c’était le cas, c’était une idiote pour se vexée pour si peu, même une idiote quoiqu’elle fasse. Elle avait le regard pensif voire vide, c’était sûrement dû au mot « parents » qui la percuta de plein fouet. Pourquoi ? Kilian l’ignorait et s’en fichait pertinemment, mais ce qu’il vit au fil de temps le laissa de plus en plus perplexe, elle semblait vraiment en grande confusion. Le jeune elfe n’avait pas pour habitude d’attaquer avec les mots, mais là, même involontairement ça avait apparemment son efficacité, il mit sa main dans ses longs cheveux pour les remettre un peu en place comme ils étaient légèrement en bataille. Il décida finalement de sortir de sa cachette pas très discrète : certain d’avoir été repéré de toute manière. L’adolescent arriva devant la naine et se pencha en avant pour attirer son attention, rien à faire, elle était totalement déconnectée de la planète Terre. Personnellement, il s’en fichait, mais il était curieux de voir la suite des évènements tout simplement. Il agita sa main devant ses yeux et quelque secondes plus tard, elle sembla reprendre ses esprit, Kilian souffla d’exaspération, il était temps, puisqu’il allait encore être responsable de cette gamine : Sa sœur l’avait vu, elle était sûrement en train d’en parlait à Elwe, le gérant. A cette pensée il serra les poings et grinça des dents, pour qui ce prenait-il lui ? Son père ? n’importe quoi ! Depuis qu’il l’avait recueillit pour sauver Kilian et sa sœur il n’arrêtait pas de l’insinuer ou de le dire carrément, Kilian ne supportait pas ça. Son père à lui était un elfe unique, son père à lui était un innocent, son père à lui avait été tué par lui. Il ferma les yeux une demie seconde, puis fixa la naine qui balbutia, incertaine, un :

« Je n'ai pas de parents... Enfin... Je n'en ai plus... Je crois... »

Le jeune homme la fixa, si elle n’avait pas de parents c’était techniquement impossible. Il faut un homme et une femme pour faire un enfant, que ce soit n’importe quelle race. Si elle n’en avait plus c’était un autre problème, c’est qu’elle en avait eut et qu’il s’est passé quelque chose de bête pour qu’elle les perde –tout à fait possible en voyant cette gamine débile-. Ses parents étaient peut être morts, tués ou au pire des cas l’avaient rejeté. Kilian bailla un instant, puis plissa les yeux en croisant les bras, se redressant, droit comme un piquet :

« C’est pas possible que tu n’es pas de parents. … Soit ils sont morts, soit tués, soit ils t’ont rejeté ou comme tu es une gamine tu as peut être fuguée ? »

Kilian se tut, depuis le temps qu’ils étaient dans l’entrée, avec sa sœur ou pas, il n’avait pas entendu une seule fois cette fille prononcer son prénom. Il ne savait pas pourquoi, il se doutait qu’elle aurait un petit prénom, instinct. Ses lèvres s’étirèrent en un méchant sourire et il continua :

« C’est quoi ton nom ? Pouf ou Bredor ? »

Kilian aurait eut envie de rire pour se moquer mais il s’abstint pour paraître sérieux, il prit une chaise dans le couloir, et s’y assit dessus, faisant à peu près la taille de la naine, même s’il restait plus imposant par sa carrure et sa taille. Il attendit patiemment que la gamine se mette à parler, elle cherchait certainement ses mots, encore un peu confuse de se qu’elle venait de vivre à l’instant ? Pourtant, tout ça, Kilian l’ignorait totalement, et cela ne l’empêcherai guère de se moquer d’elle, victime ou non de la vie. Kilian n’était pas connu pour son grand cœur…

[Bon désolé, énorme retard mais j'étais si occupée TT et jvoulais pas répondre n'importe quoi, enfin... Voilà =)]